Un fantastique qui côtoie des plongées dans l’art déco.
Un art déco qui flirte avec des univers à la Hopper.
À chaque fois, ce regard.
Patrick Zoroddu est un artiste singulier que je vous invite à découvrir à travers ce blog post.
Ma petite collection a pu accueillir ces deux dessins… (inutile de préciser que le choix fut très difficile et la simple rédaction de ce billet me replonge devant tant de renoncements nécessaires).
En repassant à Arles au mois d’août, j’ai été ravi de revoir l’exposition des photographies de Gil Rigoulet, et notamment ses séries de Polaroid : Pola Molitor et Pola Pool.
Son partenariat avec la maison Do Paris, marque française de maillots de bain, donne de magnifiques images, très colorées, un peu eighties, et qui ne sont pas sans rappeler l’esthétique de Guy Bourdin, dont l’exposition à Campredon (Isle-sur-la-Sorgue) reste à voir jusqu’au 6 octobre 2019.
Un immense merci à Elice Meng pour m’avoir parlé de l’exposition de Fabienne Verdier au Musée Granet à Aix-en-Provence. Une découverte magnifique de cette artiste et de son œuvre. Pour celles et ceux qui ne la connaissent pas, son site web présente différentes vidéos qui montrent et expliquent son travail. D’ailleurs je recommande le visionnage de la vidéo sur le travail effectué “Sur les traces de Cézanne” avant de voir l’exposition. Cela permet de mieux appréhender la démarche et de bien préparer sa visite. La vidéo est présentée au Musée mais dans un espace trop exigu pour bien l’apprécier.
Les œuvres de Fabienne Verdier sont des peintures de très grand format qui résonnent avec le travail de Pierre Soulages. Les fonds de couleur de ses toiles sont sublimes.
Fabienne Verdier, Marche bleue, 2015
Fabienne Verdier, Clairvoyance (MU) Série : Source vives, 2006
Fabienne Verdier, Sedes Sapientiae I d’après “La vierge au chanoine Van Der Paele” de Jan Van Eyck(1436), 2011
J’ai aussi beaucoup aimé le passage au musée du Pavillon de Vendôme, qui montre l’atelier nomade et son pinceau géant (constitué d’un assemblage de 24 queues de cheval), et surtout ses “carnets” de travail qui donnent un aperçu des recherches préparatoires de l’artiste. A ce sujet, la librairie du musée propose une très belle sélection d’ouvrages sur son travail, dont un catalogue splendide et un petit livre centré sur les notes et carnets réalisés pour son projet sur L’esprit de la Peinture des Maîtres Flamands (voir : Fabienne Verdier : L’esprit de la peinture Les Maîtres Flamands Notes et carnets, par Alexandre Vanautgaerden, Erasmus House, 2013, aux Éditions Albin Michel).
La collection du musée permet aussi d’admirer d’autres œuvres magnifiques dont L’homme qui chavire de Giacometti (qui faisait écho à ceux revus pendant l’été à la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence aux côtés de l’exposition sur l’œuvre graphique de Joan Miró).
L’entrée au Musée Granet comprend aussi un billet permettant de visiter son “annexe” de la chapelle des Pénitents blancs consacrée à la magnifique Collection Jean Planque. Des toiles de Cézanne, Monet, Van Gogh, Degas et des artistes majeurs du XXe siècle tels Bonnard, Picasso, Braque, Léger, de Staël ou Dubuffet.
Le sauvetage de Picasso résonne particulièrement en cette période de drame migratoire. Celui de Bonnard faisait écho aux œuvres vues au Cannet en Juillet au musée Bonnard (exposition de la collection Nahmad) et au livre “Elle, par bonheur, et toujours nue” de Guy Goffette lu cet été (paru chez Gallimard et réédité en poche chez Folio).
Cela fait un moment que j’avais entendu parler du musée de la fondation Rosengart à Lucerne. Un raccourci vers son site web restait sur mon bureau (virtuel) en attendant une visite. Nous y sommes allés hier en train et effectivement cette collection vaut le détour. Un ensemble impressionnant de plus de 300 œuvres de Picasso, Klee, Chagall, Cézanne, Matisse, Renoir, Braque, Léger et tant d’autres artistes illustres. Le tout est magnifiquement présenté et éclairé dans un bâtiment d’exception, une ancienne succursale de la Banque Nationale Suisse. La proximité des œuvres est fascinante.
Pablo Picasso, Nu accroupi, 1954 (The Rosengart Collection Lucerne)
Joan Miró, Dancer II, 1925 (The Rosengart Collection Lucerne)
Amedeo Modigliani, Cariatide, 1913/14 (The Rosengart Collection Lucerne)
Le passage à Lucerne permet aussi d’admirer la ville, son cadre unique, et ses touristes.
Un lieu magique niché au cœur d’Arles. La lumière sur la pierre de cet espace. La chaleur humaine de l’accueil de Janine. Une présence atypique de la photographie dans l’œuvre présenté. Le regard espiègle de Perlin. Ses travaux envoûtants. Sa passion lorsqu’il le présente et le détaille.
Le temps mis en image sous diverses formes. Le temps de travail de l’artiste. Le temps de la vie qui s’écoule. Le temps de l’histoire, depuis Niepce. Des milliers de petits rouleaux de papier pour créer des reliquaires à paperolles contemporains. Des milliers de lettres découpées pour recomposer des textes flottants. Le temps de l’enfance. Une image par semaine pendant 11 ans. Le temps d’une relation. Des images souvenirs qui s’évanouissent dans l’ombre de la mémoire. Le temps des souvenirs. Des trésors d’enfants ramassés et conservés religieusement. Le temps de la bienfacture. D’une œuvre originale et stupéfiante.
Une double rencontre marquante avec l’artiste et la mécène. Un moment précieux de réflexion mené par les contributeurs au livre-catalogue de l’exposition (par ailleurs passionnant à lire). Un sentiment de se promener sur un fil tissé entre art brut et photographie. Un art brut qui me rappelle mes visites
Le portrait réalisé en vidéo par David Colliau en 2015 apporte aussi un éclairage exceptionnel sur l’homme et l’œuvre de l’artiste (lien YouTube, lien DailyMotion) :