jeune femme dans un intérieur lausannois par Stéphanie Lugon

A la mi-août, Jean-Paul Gavard-Perret a publié sur son blog ” De l’art helvétique contemporain ” un article sur le livre de Stéphanie Lugon, encore à paraître à cette date, chez Art&Fiction. Le titre du livre et sa couverture façon Ben Vautier m’ont attiré, et ce serait mentir que d’affirmer que la reproduction du tableau du peintre Charles Gleyre (1806-1874) n’a pas titillé ma curiosité.

Stéphanie Lugon - Jeune femme dans un intérieur lausannois - Art&Fiction - 2022

Ce livre, écrit dans un style très contemporain explore les sensations que la toile (ou l’image de la jeune femme dépeinte sur la toile) suscitent chez l’auteure. Il revient sur la période du confinement, ou devrais-je dire du semi-confinement puisque celui-ci fut moins drastique en Suisse qu’en France. Le rapport au corps nu, vu et ressenti au musée lors de la confrontation à l’œuvre est analysé et mis en perspective avec le rapport au corps de la narratrice, dans la solitude et la liberté du confinement. La délicatesse des mots décrit à merveille les émotions vécues, l’absence des autres, le vide, et la présence du tableau dans la mémoire profonde de l’auteure. A travers son expérience de regardeuse, elle questionne avec justesse la représentation des femmes (nues) dans la peinture, dans un style qui mêle des passages écrits avec sérieux, rigueur et professionnalisme, et des petites ruptures de style, des incises ultra-contemporaines, délicieusement drôles et humaines.

MCBA - Charles Gleyre - Le coucher de Sapho (Jeune fille dans un intérieur pompéien) - 1867

Il faudra que j’aille voir la collection permanente du MCBA à Lausanne pour voir quelle impression me fait ce tableau intitulé, suivant les époques, Le coucher de Sapho, ou Jeune fille dans un intérieur pompéien (1867).


MCBA Lausanne - Vue de la salle  montrant la toile de Charles Gleyre, Le coucher de Sapho


Mise à jour :
Nous sommes en octobre 2022, et je me suis (enfin) décidé à aller voir notre Jeune fille au Musée cantonal des Beaux-Arts. La beauté du tableau est effectivement troublante, et même si l’on hésite à rester trop longtemps le nez collé au tableau pour en admirer les détails (ou pire, les photographier, #meetoo oblige), c’est un émerveillement de retrouver les éléments si poétiquement décrits par Stéphanie Lugon.

Les deux images qui suivent sont de mauvaise qualité… prises à la sauvette à l’iPhone, timidité oblige, mais gardent la trace de ce passage…


PS: Jean-Paul Gavard-Perret écrit aussi régulièrement pour L’Oeil de la Photographie.

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